Une maladie qui handicape la vie professionnelle
Nombre de malades s’en plaignent : il est très difficile de se faire entendre et surtout d’être accepté comme tel. En effet, en dépit des avancées thérapeutiques, des prises de positions sérieuses du corps médical et de l’action d’associations reconnues d’utilité publique, la fibromyalgie est encore apparentée aux tendances hypocondriaques. Cela entraîne des diagnostics erronés qui ne font que retarder une prise en charge efficace des malades.
Même avec le bon diagnostic, la vie d’une personne fibromyalgique ne s’améliore que peu. Il n’existe aucun traitement révolutionnaire, seulement des recommandations, la possibilité d’être reconnu comme individu atteint de handicap et autres suggestions, dont l’efficacité reste à prouver sur le long terme. Outre les cures thermales et la prise de calmants peu adaptés à l’intensité des maux, les malades doivent vivre avec leur affliction. Il en demeure que beaucoup de gens souffrent en silence et endurent des conséquences sur leur vie familiale, sociale et professionnelle. Une étude de l’association Fibromyalgie SOS, menée sur un panel de 4 536 personnes, démontre que :
- 68,5% des participants jugent que la maladie est un frein dans leur carrière ;
- 57,3% perdent leur emploi des suites de leur pathologie ;
- 70% de ceux qui ont conservé leur activité professionnelle subissent un employeur qui ne les reconnaît pas comme malades et n’en tient aucun compte au quotidien.
Pourtant, la médecine du travail, qui a officiellement reconnu la fibromyalgie, insiste sur les mesures à prendre afin de maintenir les fibromyalgiques en activité :
- Aménagement en temps de travail partiel thérapeutique ;
- Aménagement du matériel de travail ;
- Reclassement à un poste plus adapté si nécessaire ;
- Adaptabilité des horaires ;
- Proposition de formations en vue de reconversions professionnelles.
Les collègues de la personne malade peuvent aussi agir au quotidien pour la soutenir dans un esprit d’équipe, et suivre quelques règles simples comme :
- le laisser se reposer pendant les pauses ;
- lui proposer de l’aide pour porter les charges trop lourdes ;
- lui permettre d’organiser ses journées de travail au jour le jour en fonction de l’intensité de ses symptômes, lesquels ne sont pas homogènes ;
- lui offrir un environnement professionnel convivial et compréhensif de sorte de limiter son stress.